UN PASSE, UN SORCIER
31 Septembre, 2081 à Édimbourg.Soirée de tempête et de découvertes. Soirée qui, sembla-t-il, fut sa première journée d'existence officielle. Assise sous un porche, les cheveux lui cachant le visage, silencieuse, une enfant restait figée dans sa position. Recroquevillé, les genoux cachant son torse, on pouvait se demander si elle n'était qu'une ombre ou le fantôme d'une fillette morte de froid pendant un orage. Abandonné, elle l'était, morte... Elle ne l'était point. Un déluge tombait en filament du ciel, inondant jusqu'à ses sous-vêtements. Grelottante, elle n'entendit pas les pas paniqués qui se rapprochait, courant presque à sa rencontre. Ni la voix qui se voulait rassurante et qui s'échappait d'entre les lèvres d'une adulte au visage avenant.
« Petite, petite… Mais qu’est-ce que tu fais dehors sous une telle température? Tu es perdu? » Au contact d'une main contre son épaule, elle sursauta, un léger cri de surprise la prenant au dépourvu. Les yeux écarquiller, elle souleva sa tête pour mieux observa la dame habillée en rose. Au contact d'une main contre son épaule, elle sursauta, un léger cri de surprise la prenant au dépourvu. Les yeux écarquiller, elle souleva sa tête pour mieux observa la dame habillée en rose.
« Je... je... je... » Son souffle s'accéléra, elle ne savait pas quoi répondre. Elle ne savait pas qui elle était. Rapidement, la femme remarqua un collier pendu à son cou, une inscription au nom de Rusard s'y trouvant. Attendrie devant autant de détresse, elle la souleva du sol, l'installant sur sa hanche et lui caressant les cheveux, elle ouvrit la porte de l'orphelinat. Prête à la prendre sous son aile généreuse.
33 Septembre, 2081 à Édimbourg.« Elle n'a aucun souvenir. Aucun prénom, aucune identité, autre que le nom de famille Rusard. Et puis, c'est cicatrices sur son corps... » Le médecin soupira. Il avait la petite, sous le regard et un seul diagnostic. Une sorte de pitié se lisait sur ses traits.
« Je crois que celui ou celle qui l'a déposé à votre porte lui a jeté le sort d'oubliette. Pour qu'on ne puisse le retracer ou... Pour qu'elle ne dévoile pas un quelconque secret. » Un silence pris possession de la pièce exiguë, rompu, uniquement, par le bruit des coups de pieds de la gamine sur sa chaise. Sans plus de détails, l'homme retourna d'où il venait. Usant de magie pour ce transplaner à son cabinet. Se forçant à sourire, la femme grassouillette vient s’accroupir devant sa nouvelle protégée. Remontant une mèche de cheveux derrière son oreille pour mieux attirer son attention.
« Odysée, je vais t’offrir cette identité. Je suis certaine que qui que tu sois réellement, ton histoire est digne d’un tel prénom. » Sur ce, elle entreprit de la présenter aux autres orphelins et de l'installer comme il se devait. Gardant à l'œil cette petite au passé trouble et inconnue. La peur, qu'un jour on la réclame, lui nouant le ventre.
31 septembre, 2084 à Édimbourg. Le couloir était assombrie par la nuit, engloutie par dame lune. Ne laissant que très peu d'objet éclairé. Parmi eux, une commode à portes vitrées attirait l'attention, de par sa taille et sa délicatesse. C'était un meuble fascinant, surtout pour la fillette d'une dizaine d'année, supposait-on, qui souriait en s'en approchant. Le regard fixé sur la boule de cristal qu'il contenait. Une vieillerie, quelque chose qui appartenait à la directrice. Ce qui n’empêchait point Odysée de se sentir obligé de regarder en son centre, jusqu’à ce qu’une drôle de sensation s’empare de son corps et lui serre la gorge. Le vide dans son esprit sembla se créer si soudainement, qu'elle vacilla. Puis, se fut insoutenable, tremblante, blême et instable sur ses pieds, ce qui n'était qu'un objet de décoration sembla s'animer. Des images d'hommes et de femmes que l'on marquait au fer et sa voix, semblait dire des mots qui lui échappaient entièrement. Son cœur battait comme s'il cherchait un point de rupture et c'est sur le dos, un cri réveillant la bâtisse en entier, qu'elle pu de nouveau être le maître de son corps si frêle.
Apeuré par ses images d'horreur, elle se recroquevilla comme toutes les nuits, pleurant devant son incompréhension. Qu'avait-elle vu? En sa conscience, elle savait que ce n'était pas qu'une hallucination. La petite sorcière était si troublée, qu'elle ne se rendit absolument pas compte qu'on la soulevait pour l'emmener à l'infirmerie.
En ce lieu, on l'examina, on chercha à la faire sortir de sa torpeur, mais pour toute réponse, ont eu que ses paroles qui semblaient entièrement hors de contexte.
« Ils vont être très vilain, vilain, vilain. Ils vont marquer leur chaire! » Incompréhensible, la femme qui l'aimait telle une mère, depuis trois ans, observa de nouveau ce médecin qui la suivait depuis le même lapse de temps. Elle ne voulait pas entendre ce qu'il avait à dire. Encore moins, s'avouer ce qu'elle redoutait depuis l'instant où elle l'avait trouvé devant cette armoire, parlant d'une voix double et trop âgée pour être celle d'une enfant, tout en fixant cet objet magique qu'elle gardait en souvenir. De tous les sorciers qui avaient tout perdu, c'était à cette petite à qui elle aurait promis qu'aucune malédiction de ce genre ne la prendrait entre ses griffes. Le destin semblait, toutefois, apprécier Odysée et ses malheurs.
« Vous savez très bien ce que je vais vous annoncer. Ce que vous m'avez décrit semble tout indiquer que cette petite, a le don de voyance. » Voilà, c'était dit. Écrit dans le temps et l'espace. La femme emplit de bonté fronça des sourcils.
« Faites-moi la promesse que vous n'en direz rien. Je ne veux pas qu'un opportuniste l'adopte en comptant se servir de ce qu'elle est. » Devant cette requête, il ne pu répondre, laissant filer les minutes. La tension augmentant dans la pièce.
« Promettez-le-moi! » Le cri eu pour effet de ressaisir l'enfant, qui vient se cacher dans ses jupes. Pour toute réponse, le médecin s’inclina devant le duo et s’éclipsa tel le sorcier vicieux qu’il cachait derrière sa renommé.
31 septembre, 2087 à l'école de sorcellerie de Poudlard.Sa main caressait le portrait du bout des doigts. Un homme s'y trouvait. Hurlant son indignation devant un tel geste et regrettant le temps lointain où il entendait les hurlements des étudiants, lorsqu'une punition avait lieu. C'était le tableau qu'elle préférait et ce, dans tout le château. Ce concierge avait marqué à sa façon l'histoire de Poudlard et pourtant, elle ne le trouverait nulle part. Ni dans un livre d'histoire, ni lors d'une classe quelconque. Ce n'était qu'un concierge Cracmole que des dizaines de racontars parodiaient. Il n'en restait pas moins, quelqu'un de particulièrement important à son cœur. D'ailleurs, lorsqu'il la remarqua, son sourire s'attendrit.
« Tu sais que tu ressembles à ma mère petite descendante? » Un sourire éclaira le village de la sorcière, tandis qu'elle le saluait avant de reprendre sa route, question de ne pas manquer le couvre-feu... Une fois de plus. Elle entendit le concierge hurler à son intention :
« Si tu rates tes études, il y aurait toujours une place dans le château comme concierge! Et n'oublie pas de t'acheter un chat! C'est important! » S'arrêtant à mi-chemin, elle tourna les talons et emprunta l'un des nombreux passages secret que Rusard, son ancêtre, lui avait soufflé. Question de retrouver l'air libre et de trouver ce chat, qu'elle avait promis de nommer Miss Teigne junior. Elle savait que son protecteur, celui qui l'avait adopté, celui qui lui avait ordonné de s'intégrer auprès des étudiants les plus propices à se montrer récalcitrant au pouvoir des mangemorts, celui qu'elle aimait comme un père, aurait pu lui offrir un animal de compagnie. Question qu'elle se sente moins seule dans la petite maison, qu'il lui avait offert, mais, du haut de son adolescence, Odysée voulait quelque chose qu'il n'ait pas payé.
Baguette en main, elle murmura le sort qui lui indiquerait le chemin. Elle passait son temps à lire, ce qui l'avait poussé à se remémorer des sortilèges assez inusité. Se laissant guider, c'est un chaton abandonné et amaigrie qu'elle trouva. Un mâle de toute évidence, attendrie, elle chercha à l'attraper, mais ne pu que le voir feuler pour se défendre. Tranquillement et au risque de se faire attraper, elle se laisse glisser contre le sol, à deux mètres de la limite que la séparait du sol cogneur. Et fidèle à ce que la dame grassouillette de l'orphelinat lui avait appris, elle se mit à
chanter de sa voix d'ange. Prenant sur elle, laissant le temps faire son effet et le chat s'habituer à elle. Puis, elle ne pu plus rien dire, l'air ayant fuit tous ses poumons. Avant de s'évanouir, elle su que de nouveau, elle allait souffrir d'une vision désagréable ou terriblement inutile.
7 octobre, 2087. Infirmerie de Poudlard.Terriblement faible, elle ouvrit les paupières. Une femme se penchait pour vérifier qu'elle respirait toujours.
« Et bien gamine! Tu nous as fait peur. Voilà près d'une semaine qu'on t'a retrouvé évanoui près de ce vieil arbre. Un peu plus et c'est la vie que tu perdais. » Encore sonné, Odysée avait du mal à soutenir cette voix stridente.
« Il y avait ce petit être qui refusait de te quitter. Il est à toi? » Entre les doigts maigres de l'infirmière, un chaton se débattait, miaulant de mécontentement et essayant de la mordre. Elle fut de nouveau sur ses jambes, le prenant entre ses bras, le portant contre sa poitrine et il fut aussitôt doux comme un agneau, ronronnant son bonheur.
« Monsieur Teigne! Je dois te présenter à Rusard! » Et sans faire plus attention, elle s'élança à la recherche de son ancêtre.
31 Septembre, 2099 Chambre pour Professeur de Poudlard.
« Ma chérie, ma fille adorée. Je t'écris dans l'espoir que tu poursuivras sur le chemin que nous avons tracé ensemble. Aujourd'hui, tu avances d'un pas. Tu entres parmi les professeurs de cette école. Ta position est rêvée. N'oublie pas de sourire et de trouver ce que je t'ai fortement suggéré de chercher. Nous nous reverrons dès que nous aurons du temps pour se retrouver en toute discrétion. Toute mon affection.
Celui qui t'aime comme sa propre chaire. » Attendrie, même si elle lisait cette fichu lettre depuis plus d'un mois, la nouvelle professeure de divination de l'école Poudlard la serra fort contre son cœur, tandis que son chat, méritant terriblement bien son nom, lui exigeait de l'attention ou de la nourriture. Heureuse comme jamais, elle savait que dans deux mois elle le verrait, Odysée se leva pour mieux allez rejoindre sa classe. Bien entendu, elle était en retard. Mais qui l'avait déjà vu en avance ou même... À l'heure depuis la rentrée? Elle pensa à son protecteur, ce mangemort qui l'avait secrètement recueilli pour l'introduire dans la société et en faire son espionne. Son atout majeur et qui, elle en avait conscience, ne l'avait choisi qu'à cause de son don pitoyable de voyance, qui la rendait malade des jours durant. Pourtant, il l'aimait et c'est dans cette optique, qu'elle avait accepté ce rôle. Se montrant aimable, autant avec les sangs de bourbe que les sangs purs... Ignorant que sa véritable nature souffrait beaucoup des préjugés qu'il lui avait inculqués.